Le diagnostic de sol est recommandé pour raisonner l'azote sur blé en 2025
État structural, niveau d’enracinement des blés… Arvalis conseille de s’appuyer sur des analyses pour les parcelles à l’état dégradé, afin de piloter ses apports.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Le début de campagne est peu prometteur dans certaines régions, avec par endroits des semis de blé « trop superficiels, mal recouverts » et des structures de sols et enracinements « qui interrogent beaucoup », a résumé Morgane Vidal, ingénieure régionale pour Arvalis, lors d’une conférence des sections Centre, île de France, Auvergne et Limousin de l’institut technique.
C’est pourquoi ces dernières recommandent de regarder deux indicateurs dans les parcelles les plus impactées : l’état interne des mottes, et leur agencement, afin de mesurer la capacité du blé à pomper l’azote dans les différents horizons du sol. Pour ce faire, « on peut utiliser le test bêche ou le micro profil 3D (télescopique). Pour plus de précisions, il est possible de les compléter par des mesures de pénétromètres, explique Morgane Vidal. Elles permettent, avec plusieurs points relevés sur la parcelle, d’en évaluer l’hétérogénéité. Attention dans ce dernier cas, à prendre en compte l’humidité du sol pour interpréter les résultats. »
« Un déficit d’enracinement peut souvent se rattraper au printemps. Mais c’est à début montaison qu’il est le plus marqué, [alors que] c’est à ce moment que l’absorption en azote doit être maximale », rappelle-t-elle.
RSH indispensable
La méthode du bilan reste ensuite à privilégier pour calculer la dose à apporter à la culture avec un objectif de rendement réalisable compte tenu de l’état des parcelles. À la sortie d’hiver, l’absorption d’azote du couvert, qui dépend du stade de la culture, pourra être prise en compte. « On considère qu’à trois feuilles, la plante a absorbé 10 kg d’azote, auxquels on ajoute 5 kg par talle », note l’ingénieure. À la mi-janvier, avec des semis plutôt tardifs et des cumuls de températures non excédentaires, « nous [étions] plutôt, dans le secteur, sur des biomasses contenues avec une majorité des parcelles qui ne dépassaient pas le stade de début tallage, rapporte Morgane Vidal. Ce qui laisse penser que l’absorption d’azote a été [limitée], à l’exception des semis de tout début octobre ».
La méthode du bilan inclut également la mesure du RSH (reliquat sortie d’hiver), qui permettra de déterminer finement les fournitures actuelles du sol en azote. « Aujourd’hui, même avec des modélisations, on a du mal à connaître l’ampleur des phénomènes » de lixiviation et de minéralisation, a souligné l’experte. Cette dernière conseille par ailleurs de consulter les sites des Draaf ou des Dreal de son secteur puisque la réglementation sur les mesures de RSH a récemment évolué.
Le RSH permettra de statuer sur la pertinence d’une impasse au tallage. Celle-ci n’est pas recommandée sur les cultures « dont les racines sont sans doute moins actives », abonde Arvalis de la région Bourgogne-Franche-Comté.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :